Voir aussi variations
régionales
de la prononciation, diphtongues,
clivage oc-oïl, etc.
Les transformations présentées peuvent aller de simples habitudes
locales de prononciation à des phénomènes fondamentaux dans la
différenciation d'une langue.
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Affrication : apparition d'une
consonne s'articulant en deux phases :
Le latin parlé a connu une vague d'affrications aux IIe et
IIIe siècles, voir notamment :
- l'évolution
de
ke, ki, ge, gi en position
forte ;
- l'évolution
de
k + ĭ, ĕ en hiatus ;
- l'évolution
de
t + ĭ, ĕ en hiatus ;
- l'évolution
de
ke, ki en position faible.
L'affrication est connue aussi en français canadien ("la politique" [la politsik])
_________________________________________________________
Agglutination : contraction de
deux mots en un seul. Parfois, c'est une erreur d'analyse d'une suite de
sons, menant à intégrer un article, une préposition... dans un mot.
Exemple : l'aus "la toison (de laine)" > lo laus.
C'est une forme de mécoupure.
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Allongement compensatoire :
allongement de la durée d'une voyelle à la suite d'une perte de la
consonne qui la suit dans la même syllabe (consonne en
- en latin : mĕnsĭs > (disparition du n avec allongement compensatoire) lat.v. *mēsĭs (> oc mes "mois") (nf, ns latins) ;
- en français : a.fr.
paste > (XIIe,
XIIIe siècles : disparition du s
avec allongement compensatoire) pâte /pa:t
- en anglais : v.angl.
niht /ni
- en occitan : allongement compensatoire en occitan.
L'allongement compensatoire suppose une bonne distinction entre voyelles brèves et longues dans le système de la langue (à mieux étudier).
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Alternance vocalique :
alternance des timbres ouverts ou fermés de e
et o selon que ces voyelles
sont en position
L'alternance vocalique provient de la fermeture des voyelles atones (ci-dessous).
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Amuïssement : disparition d'un
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Analogie : nivellement
inconscient qui pousse les locuteurs, par souci d'économie de la
mémoire, à rendre un système quelconque moins irrégulier. Les locuteurs
obtiennent ainsi un schéma utilisable en de multiples circonstances.
Par exemple, le système verbal vélaire s'est étendu à de nombreux verbes
en occitan et en catalan : (occitan actuel : aguèt,
fuguèt, posquèt, visquèt...), par analogie avec hăbŭĭ
"j'eus", perçu /agwi/, probablement dès le LPT1 ; voir la partie "Du latin à l'occitan 2".
_________________________________________________________
Aphérèse : perte d'un son au
début d'un mot. Dessús amé dessota
> dessús 'mé dessota ; siam pas encara arrivats > siam pas
'ncara arrivats.
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Apocope : disparition d'un ou
plusieurs sons à la fin d'un mot (voir élision).
Cet abrègement peut être phonétique, pour accélérer le débit d'une
phrase, ou bien arbitraire et entré dans le lexique.
Apocope "phonétique" : Es encara lord
> Es enca' lord (avec jeu de mots : es
en calor).
Apocope "arbitraire" : quilograma
> quilo (franc. quilò).
- Dans la genèse du français, de l'occitan, du catalan, et des langues
rhéto-romanes, l'apocope
a affecté systématiquement tous les
- Dans la genèse de l'occitan, du catalan et des langues rhéto-romanes,
l'apocope de certains
Apocope (occitan) : ăsĭnŭ(m)
> ase
Syncope (français) : ăsĭnŭ(m)
> asne > âne
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Apophonie : (je propose
cette définition mais le sujet est complexe) (au
sens large) fermeture du timbre d'une voyelle à la suite de son
passage en position
- Pour les romanistes, "apophonie" est employé essentiellement pour les apophonies du latin archaïque, menant à de très nombreux ĭ en deuxième syllabe.
- "Apophonie" est un calque grec (apo-phonê)
sur l'allemand Ablaut (Ab
"séparé", Laut "son"). Ablaut est un terme utilisé dès
1568 (voir CNRTL
"apophonie") ; il a désigné l'alternance vocalique des verbes forts
allemands (exemple : kommen – kam –
gekommen), issue elle-même de l'
- La fermeture
des atones est une apophonie.
- L'apophonie au sens large définie
ci-dessus suit une loi universelle
: toute voyelle en position
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Assibilation : transformation
phonétique d'une consonne conduisant à une sibilante : sifflante (/s/,
/z/) ou chuintante (/
Dans l'histoire de toutes les langues romanes (sauf le sarde), les
assibilations ont joué un rôle fondamental dans l'évolution des
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Assimilation : modification
phonétique subie par un phonème à proximité d'un autre phonème, contigu
ou non, qui tend à réduire les différences entre les deux. Par exemple :
ct > tt dans lat factŭm
> it fatto.
C'est le contraire de la dissimilation.
On peut distinguer les assimilations
par contact (phonèmes contigus), et les assimilations
à distance (phonèmes non contigus : voir dilations
ci-dessous).
Voici les définitions que propose J. Ronjat (GIPPM-2:341-342), qui montrent que le sens des
mots est variable. Mais je n'ai pas suivi ses choix dans le site.
(r.g.f.)
"Adoptant la terminologie proposée par M. Vendryes (MSL XVI, 54), je
distinguerai deux ordres de phénomènes que l'on confond généralement
sous le nom d'assimilation :
j'entendrai par accomodation
une induction entre phonèmes contigus, par assimilation
une induction à distance. [...] Quelques auteurs désignent au
contraire par assimilation
une induction produisant l'identité phonique et par accommodation
une induction produisant une simple ressemblance, que ces inductions
s'opèrent à distance ou au contact. Je préfère opposer nettement accomodation à différenciation
et assimilation à dissimilation".
- Les assimilations par contact
sont traitées dans différentes parties :
- pour les consonnes, voir Évolution
des groupes consonantiques ;
- pour les voyelles, voir Contact
entre deux voyelles ;
- il existe aussi des assimilations entre consonnes et voyelles, par
exemple : assimilation d'aperture pour jŭvĕnĕm > jŏvĕnĕm est lié à w > β.
Remarque : Les assimilations consonantiques par contact ont souvent été
suivies de dégéminations.
- Les assimilations à distance
sont traitées dans d'autres parties :
- assimilations
consonantiques à distance ;
- assimilations
vocaliques à distance.
Indépendamment de cela, on peut distinguer les trois types suivants (DMLFR) :
- assimilation
régressive (le second son agit sur le premier), exemple :
lat factŭm >
it fatto
lat fēmĭnăm > femna
> oc /fénno/, /féno/...
(nord et ouest du domaine d'oc)
lang caplevar [kapleva] > caplevar [kalleva] "faire la bascule" (voir "mots composés" : Contact consonne - consonne)
Bien qu'il n'y ait pas d'aboutissement
Exemple : [k] + [s] > [s] : accent [asẽ]
- assimilation
progressive (le premier son agit sur le second)
exemples :
lat fēmĭnăm > femna
> oc /fémo/ (pr.rh.)
aviás "(tu) avais" /avyas/
> /avyés/ ;
lat mŭndŭm
> (it.c.mér.)
munnu ;
- assimilation
réciproque, (les deux sons se transforment en se
rapprochant l'un de l'autre).
Exemple : lat vĕrēcŭndĭăm
> (Ier siècle) *vĕrēcŭñña (> oc vergonha)
(voir palatalisation de
proche en proche).
Exemple : lat clamo
> espagnol llamo.
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Dégémination : simplification
d'une consonne
Historiquement, on reconnaît une période de dégémination des consonnes
latines ou romanes s'étant produite vers le VIIe siècle. Ce
processus est traité dans la partie Simplification
des géminées.
Mais dans le Sud-Ouest de la France, dans certains cas, la dégémination
ne s'est pas produite, la consonne reste
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Déglutination : (type de mécoupure)
erreur de découpage dans un mot, où l'on croit reconnaître un article,
une préposition... Lachugueta > la
chugueta "la laitue sauvage" ; l'alèia
> la lèia "l'allée". C'est le contraire de l'agglutination.
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Dénasalisation : perte du
caractère nasal d'un phonème ; c'est le contraire de la nasalisation
ci-dessous.
Dans l'histoire du français, les dénasalisations sont la perte du
caractère nasal des voyelles
devant m, n intervocaliques (*
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Dépalatalisation :
transformation d'une consonne
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Désaffrication : Perte de la
composante
Voir notamment :
- l'évolution
de ke, ki, ge, gi en
position forte ;
- l'évolution
de k + ĭ, ĕ en hiatus ;
- l'évolution
de t + ĭ, ĕ en hiatus ;
- l'évolution
de ke, ki en position faible.
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Différenciation : (type de dissimilation)
Dissimilation portant sur deux
Elle se réalise dans le but d'articuler plus naturellement la succession
des phonèmes ; la menace d'amuïssement d'un des deux phonèmes est ainsi
supprimée.
Consonnes contiguës (partie Évolution
des groupes consonantiques) :
Exemple : damnŭm > daun.
Voyelles contiguës (
Deux voyelles en contact :
Exemple : lat vĭă(m) >
*vea > (différenciations
d'aperture) oc
via .
Éléments contigus d'une diphtongue :
Exemple : (tēlam > toile) : étape /téi̯la/ > (différenciation
de point d'articulation) /tói̯l
Exemple : (crēdĕrĕ
> creire /krèi̯ré/)
: l'étape /kréi̯ré/-/krèi̯ré/ est aussi une différenciation d'aperture (différenciations
d'aperture). C'est sans doute à une époque très reculée
(VIe ou VIIe siècle ?) qu'a eu lieu cette
différenciation, pour éviter la disparition de la diphtongue (
_________________________________________________________
Dilation : assimilation
à distance de deux sons. Le mot est surtout utilisé pour les voyelles
(voir la partie assimilations
vocaliques à distance, également pour le français : harmonisation
vocalique ; voir aussi la partie assimilations
consonantiques à distance).
Exemple : pr
Exemple : latin renione(m)
> latin *ronione "rein,
rognon" (CNRTL,
DHLF). Le e
a évolué en o par proximité du
second o.
Dans l'histoire du français et de l'occitan, les formes "il", "cil", cilh, proviennent d'une influence
du ī latin final sur la
voyelle précédente (ĭllī
> il...),
voir le cas particulier métaphonie
ci-dessous.
Dans l'histoire du latin, la dilation de la première syllabe sur la
deuxième semble avoir perturbé
l'apophonie : kerásion >
cĕrĕsĭŭm (pour cĕrĭsĭŭm
attendu) > cerieisa
"cerise". (DFALVI:10 : traditionnellement, on explique ánas, ánatis "canard" par "l'action
dilatrice de la voyelle tonique sur la brève intérieure atone,
l'empêchant de se fermer").
_________________________________________________________
Dissimilation : modification
phonétique subie par un phonème à proximité d'un phonème semblable,
contigu ou non, qui tend à augmenter les différences entre les deux.
C'est le contraire de l'assimilation.
(La dissimilation de deux sons contigus s'appelle différenciation).
Les dissimilations à distance sont traitées à :
- dissimilations
consonantiques à distance ;
- dissimilations
vocaliques à distance.
Exemples :
- arbŏre(m) > albore > provençal
aubre (*/-r-r/ > */-l-r/) (DÉRom)
- quinque > cinque [kinkwé],
quattuor > quattor [kwattor]
(IPHAF p. 146 "dissimilations anciennes" ;
l'auteur veut dire avant le Ier ou IIe siècle ;
Fouché 3 p. 797 autre hypothèse pour quattuor
; GIPPM-2 p. 252 idem : amuïssement).
- dissimilations de labiales, voir par exemple vivanda > vianda.
- voir étymologie de bèrla 1.
_________________________________________________________
Élision : (type d'apocope)
amuïssement d'une voyelle finale devant un mot commençant par une
voyelle : lo aubre > l'aubre
; amé una escoba > am una escoba.
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Épenthèse : insertion, à
l'intérieur d'un mot ou groupe de mots, d'un son (
- Une série
d'épenthèses de consonnes est apparue aux IIe, IIIe
et IVe siècle en conséquence de la
- Les latins réalisaient à l'oral des épenthèses
de yods et de waws dans des
- Plus généralement et à diverses époques, de nombreux
_________________________________________________________
Fausse palatalisation : voir
ci-dessous fausse palatalisation.
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Fermeture des voyelles atones :
fermeture des voyelles d'un degré de /è/ et /ò/ en position
Par exemple pour l'occitan : telefòn(e)
> telefonar [téléf
Voir fermeture des atones (Mutation vocalique).
La fermeture des atones mène à l'alternance vocalique (ci-dessus).
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Haplologie : omission d'une
syllabe à cause de sa ressemblance (ou, le plus souvent, son identité)
avec la syllabe voisine ; tragi-comique
pour tragico-comique ; minéralogie pour minéralologie
(CNRTL).
Exemples en occitan :
Clarmont-Montferrand >
Clarmont-Ferrand "Clermont-Ferrand" ;
*rĕvīvĕscŭlārĕ > oc reviscolar "ravigorer" ("Verbes" reviscolar) ;
Ròcha-Choart > *Ròchoart > oc Rechoard (Rochechouart 87) ;
*sauva-vida > sauvida "de second choix" (en parlant des fruits et légumes) ;
Tela-aranha > telaranha "toile d'araignée", voir contact voyelle finale - voyelle initiale.
________________________________________________________
Harmonisation vocalique (pour le français) : voir harmonisation vocalique.
_________________________________________________________
Hypercorrection : transformation fautive d'un mot, dans un désir de parler correctement, de normer. Exemple : pr desmolir pour demolir. Ce phénomène est parfois très ancien, et bien sûr les locuteurs eux-mêmes ne sont pas fautifs, puisqu'ils répètent les formes qu'ils ont apprises.
_________________________________________________________
Labialisation : (en anglais labialisation 1867, puis en français "labialisation" 1904 ; puis vowel backing and rounding, CSCR:84-87 "postériorisation et arrondissement des voyelles"). Par exemple : sībĭlārĕ > oc sublar "siffler" (variante de siblar).
Voir la partie Labialisations.
Il n'existe pas de définition exacte de ce processus, très fréquent en
occitan, et bien représenté dans les langues romanes, et probablement en
latin (Labialisations).
Dans une première approche, on peut dire que c'est une tendance à
l'évolution convergente des différentes voyelles vers /
Elle a pu se produire à des époques très différentes ; il faut donc
tenir compte des possibles évolutions /
Si la voyelle précède la consonne labiale, la labialisation est dite régressive (cas le plus fréquent) ; si la voyelle suit la consonne labiale, la labialisation est dite progressive (CSCR:84-87).
_________________________________________________________
Loi de Bartsch (spécifique du
français) : exemple cănĕm
> "chien" et non
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Loi de position (pour le français) : voir loi de position.
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Loi du moindre effort : cette loi est voisine (ou identique) au relâchement articulatoire, à la loi de simplification de la langue (voir Causes des apocopes). Voir aussi les sonorisations.
_________________________________________________________
Métaphonie (ou
inflexion, ou Umlaut)
: fermeture de la voyelle d'une
F. de La Chaussée donne dans la phrase suivante "dilation" comme synonyme de "métaphonie", mais son sens de "dilation" est restrictif :
IPHAF:128 "On appelle dilation
ou métaphonie une action
exercée à distance sur une voyelle tonique
par un í fermé final qui suit
dans la syllabe
"La dilation n'est pas spéciale au
"La dilation en français n'est pas le fait de n'importe quel phonème
palatal, mais seulement de
ĭlli
> *éllí > *íllí > il "il"
tandis que ĭlla
> *élla > *él
tōti > tōtti > *túttí (tt est l'effet d'une gémination expressive) [> it tutti, sans doute a.fr. CSPM tuit, mais le i est mal élucidé, voir CNRTL "tous"] ;
etc.
L'Umlaut germanique est
l'influence d'un ancien
L'évolution [o] > [u] devant [
IPHAF:129 : "Quoiqu'on ait pu en dire, le
La position de P. Fouché (PHF-f2:403-404) diffère, mais en reconnaissant
également au supposé groupe y...y
le pouvoir de maintenir le son [
_________________________________________________________
Métathèse : permutation de deux sons. Comprar > crompar. Elles ont pu se produire à des époques très diverses.
Voir par exemple la métathèse de type comprar > crompar.
Voir par exemple la métathèse de type vĭdŭă > veusa.
_________________________________________________________
Mécoupure : erreur de découpage dans la chaîne des sons entendus (voir déglutination).
Exemples : lachuscla "euphorbe characias" > la chuscla ; la canau "le canal" > L'acanau ; les teulieras "les tuilières" > leis esteulieras.
_________________________________________________________
Nasalisation : acquisition par
un son du caractère nasal, c'est-à-dire lorsque "le voile de palais
s'abaisse, laissant une partie de l'air phonateur s'échapper par les
fosses nasales qui constituent un résonateur supplémentaire." (IPHAF:131).
On peut constater le caractère nasal de certaines consonnes lorsqu'on
se bouche le nez ou lorsqu'on est enrhumé : le n devient d,
le m devient b, le
"Le français ne possède que des
"Le
Pour l'occitan, selon les accents, on peut dire que la nasalisation des
voyelles est généralement incomplète ou inexistante, (lo pan,
lo vin, la lenga, lo consèu..., voir la discussion sur les voyelles
nasales provençales). Les consonnes de l'occitan sont /m/,
/n/, /
Voir aussi voyelles "nasales" à "Transcription phonétique".
_________________________________________________________
Neutralisation (d'opposition) : Disparition d'une opposition phonologique dans les positions de la chaîne parlée où une opposition, distinctive par ailleurs, n'est plus représentée que par l'un et/ou l'autre de ses membres. (C'est la définition du CNRTL, mais pourquoi "et/ou" ? La définition requiert "ou".).
Par exemple : en français standard, les "a" de "pâte" et de "patte" n'ont pas la même prononciation (respectivement /ɑ/ et /a/). Cependant, cette distinction tend à s'estomper au profit de /a/ et dans le midi de la France, elle ne s'est jamais faite. On peut parler de neutralisation d'opposition entre les deux "a".
En occitan, un exemple important est la neutralisation d'opposition de
diphtongues /éi̯/-/èi̯/ au profit de /èi̯/ en
_________________________________________________________
Palatalisation
: transformation d'une consonne en une autre en rapprochant la langue du
palais. Par exemple :
Plus précisément, il y a déplacement de la langue verticalement vers le haut, et aussi horizontalement (explications dans IPHAF:61-62). La présence d'un seul de ces deux déplacements caractérise une "fausse palatalisation" (IPHAF:61).
"Palatalisation" ne peut caractériser qu'une consonne, puisqu'une voyelle est caractérisée par le jeu de muscles abaisseurs de la langue. Pour la transformation du u latin (/ʋ/ > /u/) achevée au VIIIe siècle, il vaut donc mieux parler d'antériorisation du u, et non de palatalisation du u (IPHAF p. 61).
Dans l'histoire du
Voici les vagues de palatalisation dans la terminologie de IPHAF (ici appliquée au domaine d'oc) :
- premières palatalisations (devant yod) ;
- deuxièmes palatalisations (ke, ki, ge, gi en position forte ; n vélaire) ;
- troisièmes palatalisations (ke, ki en position faible et kl, gl intervocaliques) ;
- quatrièmes palatalisations (seulement en nord-occitan : ka, ga en position forte).
- fausses palatalisations (yod, ct).
Palatalisation régressive :
palatalisation de proche en proche vers l'avant du mot, c'est-à-dire :
palatalisation d'une consonne par contact avec la consonne
- palatalisation de -sc- devant yod ;
- palatalisation de -ng- devant e, i ;
- palatalisation de -str- devant yod en français.
C'est un type d'assimilation régressive (mais une phase d'assimilation réciproque peut avoir lieu).
Palatalisation progressive :
palatalisation de proche en proche vers l'arrière du mot, c'est-à-dire :
palatalisation d'une consonne par contact avec la consonne
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Proclise : "phénomène qui consiste à traiter un mot comme s'il faisait partie du mot suivant" CNRTL. Le proclitique est alors un "mot privé d'accent propre qui s'appuie sur le mot qui suit et forme avec lui une unité accentuelle".
_________________________________________________________
Rhotacisme : transformation d'un son en "r".
- En vivaro-alpin et en provençal maritime, ce phénomène est fréquent et il est représenté par la transformation [l] intervocalique > [r] : lo soleu > lo soreu.
Dins un litre d'òri d'oriva, pendènt quaranta jorns au soreu bra84 = Dans un litre d'huile d'olive, pendant quarante jours au soleil.
- En latin archaïque (vers -350), le rhotacisme a transformé tous les s intervocaliques (devenus [z]) en r : *flōsĕm > flōrĕm "feur" (PHL4:3, 94-97).
_________________________________________________________
Sentiment de composition : Il s'agit du maintien d'une prononciation (ou du retour vers cette prononciation) par le fait que les locuteurs ressentent que le mot est composé. Par exemple, defòra "dehors", du latin deforas.
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Sonorisation : (ou voisement)
transformation d'une consonne
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Spirantisation :
transformation des consonnes
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Syncope : à l'intérieur d'un mot, contraction d'une syllabe par disparition de la voyelle.
Dans le lexique occitan, il n'y a normalement pas de syncope : un occitanisant ne pourra pas dire "Lub'ron" pour Luberon, Mal'mòrt pour Malamòrt.
De même pour le lexique français déjà constitué, l'accent méridional
typique ne fait jamais de syncope : "une petite omelette" se dira [un
Par contre dans la naissance des langues d'oc et d'oïl, les syncopes des prétoniques et des post-toniques latines ont joué un rôle fondamental ; voir aussi aussi ci-dessus l'apocope.
Les syncopes ont existé depuis les temps les plus anciens, voir syncopes très anciennes.
_________________________________________________________
Umlaut : voir métaphonie
ci-dessus.
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