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Quatrièmes palatalisations (seulement en nord-occitan : ca, ga en position forte)
18-08-2022


Voir "Du latin au provençal 1" ici.


J'utilise le vocable "quatrièmes palatalisations", conformément à la terminologie de IPHAF:188.


I. Schéma général (palatalisation de ca, ga en position forte, en domaine nord-occitan)

Dans la première moitié du Ve siècle se réalisent les quatrièmes palatalisations (IPHAF:67,188,194). En position forte, les consonnes k et g devant a se palatalisent : on obtiendra à la fin du processus de palatalisation-dépalatalisation : /tʃa/ et /dja/. Cette évolution concerne le domaine nord-occitan (c'est-à-dire au nord de la ligne cabra / chabra), le domaine franco-provençal, et le domaine français (sauf la Picardie et une partie de la Normandie, au nord de la ligne Joret, mais voir le type kien "chien" "Deuxièmes palatalisations").


/ka/ (en position forte) > n.oc. /tʃa/ (ou /tsa/ s.l.r.)    (> français actuel : /ʃyè/, /ʃè/)



II. Détails de l'évolution phonétique (palatalisation de ca, ga en position forte, en domaine nord-occitan)

(extrapolé à partir de IPHAF:67,188,194, qui ne traite que du français)


/ka/

> (1e moitié du Ve siècle : palatalisation) /a/

> (fin du Ve siècle ou VIe siècle : assibilation) /͜tʃa/     

> (VIIe siècle : dépalatalisation) /tʃa/






/ga/

> (1e moitié du Ve siècle : palatalisation) /a/

> (fin du Ve siècle ou VIe siècle : assibilation) /͜dja/     

> (VIIe siècle : dépalatalisation) /dja/





Voir aussi  dialecte vivaro-alpin.


Il n'est pas encore possible d'expliquer clairement l'origine de cette palatalisation. La ligne ca/cha traverse la France d'ouest en est en passant par le mont Ventoux, et permet de distinguer le sud-occitan du nord-occitan, LO). On a émis l'hypothèse que cette limite reflète la limite d'influence des peuples ibères et ligures au sud, et des peuples celtiques (gaulois) au nord, avant même la romanisation de la Gaule (substrat) ; ou bien il s'agirait de l'influence franque (germanique) venue du nord au moment des grandes invasions (superstrat) ; ou bien ce serait des causes "internes".





Étudier la palatalisation de ki, gi

ki : esquina

gi : Guiraud / Giraud, noguier / nojier : suffixe -ier ? ou nocarium > nojariu > nojier, mais argila, argiela, girolha, reguinhar / regimber ?)



Influences françaises sur le "sud"


Certains schémas semblent avoir été influencés par le français :

-atgue > -atge

galbinum > jaune

mangar > manjar


Influences sud-occitanes sur le "nord"

(à faire)




III. Exemples (palatalisation de ca, ga en position forte, en domaine nord-occitan)